22 novembre BEAUJOLJAZZ
avec Denis Malterre, harmonica
à la Bonne Assiette à Flocques
du 6 au 15 décembre CONCERTS DE NOËL
06/12 : Bellancourt (Abbeville)
07/12 : Argüel (Oisemont)
08/12 : Warloy-Baillon (Amiens)
13/12 : Ault
14/12 : Saint-Martin en Campagne
15/12 : Saint-Pierre en Val
JEMA & CONCERT
Journées Européennes
des Métiers d'Art L’atelier des clavecins de la Vallée de la Bresle
Visites de l’atelier
Samedi 6 avril et dimanche 7 avril 2024 de 10h à 18h
18 Boulevard Victor Hugo à Eu
Sur RdV au 06 30 49 44 29
Un clavecin copie d’après Vincent Tibaud 1691
Musicien spécialiste de musique baroque, Jean-Pierre Menuge
s’intéresse très jeune à la facture de clavecin. C’est au milieu des
collections du Musée des Instruments Anciens de Paris qu’il s’initie
aux secrets des clavecins et reçoit les premiers conseils de M.
Robin et P. Abondance. A 17 ans, avec l’aide de son père, il
construit un premier instrument, qui sera suivi d’une dizaine
d’autres. De nombreuses rencontres avec des facteurs, dont celle
décisive avec Philippe Humeau qui exerce à Barbaste l’oriente vers
la réalisation de copies. Son dernier travail a été réalisé d’après un
modèle original de Tibaut (Toulouse 1691) conservé au Musée de
Paris.
Fasciné par le raffinement de l’instrument et l’équilibre
subtil entre légèreté et solidité, il mêle étroitement sa pratique de
facteur à celle de musicien féru de musique baroque. Il est
persuadé et persuade que la connaissance de la musique ancienne
passe par l’appropriation des outils, instruments, partitions, traités
employés par les contemporains. Son intérêt pour la musique
ancienne, loin d’une quelconque nostalgie pour le passé, côtoie
chez lui une recherche passionnée des valeurs humanistes qui, à
travers les siècles, unit les générations.
Depuis 2004, Jean-Pierre Menuge ouvre son atelier à l’occasion
des Journées Européennes des Métiers d’Art et partage sa
connaissance des clavecins et de leur fabrication. Il présente trois
instruments terminés, deux clavecin français d’après Tibaut 1691)
et un instrument allemand d’après Vater 1738. Il travaille
actuellement sur un modèle flamand de J. Rückers 1634, conservé
à Edimburgh dans la Russel Collection. Il présente les outils qu’il
utilise, les sources documentaires sur lesquelles il travaille. La
visite est ouverte à tout public, y compris les enfants.
Un clavecin copie d’après Vincent Tibaud 1691
Copie d’après un original de Vincent Tibaud (Toulouse 1691) conservé au
Musée Instrumental de Paris réalisé par Jean Pierre Menuge et terminé en
1996.
Tibaud est l’un de ces facteurs français de la fin du XVIIème siècle dont la
gloire sera longtemps éclipsée par celle de ses cadets, les Denis,Taskin,
Blanchet et autres figures de la facture française du XVIIIème siècle. Parmi
les rares instruments du XVIIème siècle qui nous soient parvenus, ceux de
Vincent Tibaud (1647-1691) retiennent l’attention.
Trois instruments subsistent, l’un conservé au Musée instrumental de
Bruxelles (1679), le deuxième dans une collection particulière à Paris
(1681) et le troisième au Musée Instrumental de Paris (1691). C’est ce
dernier qui a inspiré cette copie extrêmement fidèle aux mesures de
l’original, particulièrement dans le façonnage et l’assemblage de la table
d’harmonie. Vincent Tibaud devant mourir quelque temps après avoir
terminé cet instrument, cet original du Musée Instrumental de Paris prend
une valeur en quelque sorte testamentaire. Il faut noter dans la
construction de la caisse les mélanges des influences italiennes (fond
épais, éclisses rapportées, équerres de montage....) et flamandes (courbe
peu prononcée, traverses renforçant la contre-éclisse....). Nous sommes à
Toulouse, sans doute au confluent des influences méridionales et
septentrionales.
Le barrage de la table d’harmonie est très particulier: une grande barre
diagonale traverse le milieu de la table, perpendiculaire au boudin et aux
deux chevalets. Cette structure produit un timbre original, sans doute le
fruit d’une recherche très personnelle du facteur. On peut imaginer ce
que les Louis Couperin, Chambonnière, Clérambault ou d’Anglebert
devaient entendre. Le grave est profond, l’aigu limpide. L’opposition des
deux claviers offre de nombreuses combinaisons sonores et leur
accouplement (une originalité, c’est le clavier inférieur qui coulisse sous le
clavier supérieur) produit un son puissant et généreux.
Le traitement décoratif des instruments originaux de Tibaud est très
particulier. Peu d’instruments connus sont en effet marquetés. Tibaud
utilisait avec une grande virtuosité le noyer et les incrustations d’érablesycomore.
Ce clavecin a été fabriqué par Jean-Pierre Menuge dans son atelier de Eu
avec des bois « de pays », tilleuls, hêtres, noyers sciés par l’entreprise
Quenot de Monceaux Soreng. Un tourneur sur bois près de Rambure a
fourni les piétements et Madame Catherine Carré-Duvieuxbourg, doreur
sur bois à Bussy-les-Poix a décoré la rosace de la table d’harmonie.